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Politique et poétique : en travers de la noirceur du monde industriel et en hommage au mystère de la nature, ce peintre lance d’éclairantes fusées.

 

- Françoise Monnin rédactrice en chef ARTENSION

 

 

« La dernière fois que j’ai voulu planter un arbre, en creusant la terre je suis tombé sur des déchets, raconte Ronnie Habib. Et lorsque je me promène dans la mangrove, je trouve des sacs en matière plastique ». Comme s’il en pleuvait. Au Bangladesh il assiste, aux premières loges, à la fin d’un monde. Son pays, célébrissime pour la mousseline d’exception par le passé, fabrique à présent des tombereaux de tissus bas de gamme. « Et même les uniformes de l’armée américaine ! Depuis le début du XXIe siècle, les femmes délaissent leurs foyers pour travailler dans des usines dangereuses, construites à la va-vite et qui polluent les cours d’eau ». Ronnie cite Platon, et soupire : « l’homme, cet ‘animal intelligent’, tellement modifié, artificiel, peut à présent faire pleuvoir dans le désert. Mais il est devenu incapable de vivre en pleine nature. »

 

Que d’eau, que d’art

« Le Bangladesh (170 millions d’habitants), c’est d’abord un réseau : 380 rivières. On vit un peu comme sur l’arche de Noé. » Le réchauffement climatique menace à très court terme 40 millions d’entre eux. Mais ce n’est pas pour cela que Ronnie vit en France : voilà dix ans, il succombe au chant de l’art contemporain, si différent de la formation divulguée par l’université de Dhaka. Nourri de philosophie indienne et de sagesse bouddhique, à Paris 1 Panthéon-Sorbonne il s’enthousiasme pour Freud, Jung, Bachelard, les cours de Richard Conte ou d’Olga Kisseleva, celui d’Olivier Long, consacré à l’extase, particulièrement. « Tant de point de repères différents ! C’est comme pour le pain : avec de la farine et de l’eau, chez moi on fabrique un nan, et ici, une baguette ! » Ronnie dévore l’impressionnisme, l’expressionnisme, les musées, les galeries, les expos. Celle de Gerhart Richter, en 2012 au Centre Pompidou, est cathartique : finie la céramique, vive la peinture à l’huile, « plus propice à l’émancipation » !

 

La récente série « La Deuxième peau » met en abîme la notion de vêtement. Elle sublime des corps juvéniles, emberlificotés dans des sachets, gants ou tee-shirts, autant d’accessoires infiniment collants. Il semble infernal de s’en extraire, en se désarticulant pour éviter l’étouffement. Ces luttes intimes prennent place dans des forêts sombres, elles aussi enchevêtrées. Ici et là, perlent cependant quelques pétales de magnolia ou de nymphéas, et des regards graves, limpides mais interdits. Contrastes fluorescents, traces épaisses, tons mêlés sans être mélangés, hymnes au geste, à la présence, l’évidence, l’épiphanie… « J’aime la lueur de la lune. J’aime le mystère. »

 

« Quoi qu’il arrive, même s’il ne se passe rien, je vais continuer à peindre. À construire des morceaux d’images pour aboutir à des peintures ». Ronnie s’accroche, passe des concours, tente des prix, montre ses toiles dans de bons salons, Figuration Critique par exemple. « En France, il existe des possibilités. Tôt ou tard, si on est bon, on est remarqué. » Respect.

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Political and poetical: through the darkness of the industrial invention and for the love of nature.

Ronnie-Habib’s work is the result of his reflection on the evolution of the human condition. He paints human figures surrounded by wild fauna and flora. Creating poetic scenes. These representations question the consequence of human behavior towards nature.

 

The artist is constantly looking for images that best match his mental projection. For this reason, he deep dives into social networks and the internet; he walks through cities to observe humans, animals, and nature and takes photographs that serve as a basis for his work. He focused his practice on oil painting because he enjoys working with this medium, particularly as the result of an oil painting is always unpredictable and mysterious.

 

Sometimes he’ll find the evidence left behind by humans in the surrounding nature e.g. unimportant artificial objects, plastic wastes, clothes that tell us more about humans than the actual human figures themselves. Carried by this poetic and ethical thinking on the subject of technological progress and its environmental impact, Ronnie-Habib's work is the result of his research into the Anthropocene era and its consequences on the environment. 

 

Ronnie Habib, lives and works in Paris, was born and spent his young age in the heart of downtown Dhaka, a metropolis where Anglo-American culture stands as a dominant presence, coexisting with local cultural traditions. Throughout his youth, he was first captivated by the powerful rhythms of Western music groups, long before becoming familiar with the traditional ‘Baoul’ melodies that resonated in his environment. His art school in Dhaka rigorously followed an academic curriculum influenced by British educational system where he copied European old masters to develop the skill. This is why the artist doesn't feel ashamed to adapt the Occidental painting process to develop his visual language. Originally a ceramist, he discovered the power of oil painting by visiting museums and exhibitions in Paris. Gerhard Richter's exhibition at the Pompidou Center left a profound impact on his mind and gradually he focused on paint.

 

He obtained a B.F.A from Dhaka University where he studied drawing and ceramics and has a 1st class in Master in Contemporary Art and Creation from the School of Art Pantheon Sorbonne University, in 2017. He was selected as a tutor for screen print studio from 2016 to 2017 while he was studying at Pantheon Sorbonne. 

 

He was the youngest artist selected at the 13th Asian Art Biennale in 2008 and the 18th National Art Exhibition of Bangladesh in 2009. 

 

Ronnie-Habib regularly participates in Art contest and exhibit his works. As a result, he had a chance to exhibit his painting in a group show in the Museum of Varsovie, Poland, and Laureate of ARTENSION price in 2022. 

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